Travaux Personnels Encadrés 2014-2015
Manon Nizou 1S2
Adèle Trocmé 1S2
Maëlle Vigoureux 1S1
Pauline Yot 1S2
1. L'anesthésie
L’anesthésie est une technique médicale qui permet la perte de conscience d’un patient afin de réaliser une chirurgie.
L'anesthésie est définie par la disparition de la sensibilité du patient et donc de la douleur à échelle locale ou générale.
Elle est provoquée par l’injection de médicaments anesthésiques ou par la respiration de vapeurs. Ces substances plongent le patient dans un état comparable à un sommeil très profond.
La dose d’injection des médicaments varie selon la durée de l’intervention. L’anesthésie comprend généralement trois types de médicaments administrés par injection intraveineuse :
Les analgésiques :
Un analgésique est un médicament qui cause la fin provisoire de la perception de la douleur. Il est utilisé en anesthésie, le plus souvent sous forme de morphine.
La morphine est le principal dérivé de la drogue de l’opium, lui-même dérivé de la graine de pavot. Ce médicament agit sur le système nerveux central par saturation des récepteurs. Son usage est très contrôlé car elle peut rendre le patient dépendant. La morphine est donnée environ une heure avant l’intervention car son action est puissante, rapide, et prolongée.
La morphine est un alcaloïde et donc une molécule organique, c’est à dire composée d’un atome de carbone lié à un atome d’hydrogène. Son activité est principalement pharmacologique. La formule de la molécule de morphine est C17H19NO3, sa masse molaire est de 285g/mol et sa représentation est la suivante :
Ainsi, on remarque que cette espèce chimique présente différentes caractéristiques :
-
Un squelette carboné d’où sont reliés deux groupements hydroxyles OH, dit alcool.
-
Un système cyclique composé de 6 carbones avec 3 liaisons doubles appelé cycle aromatique.
-
Un groupe amine, caractérisé par un atome d’azote N, lié à un atome de Carbone, lui-même relié à 3 hydrogènes.
La morphine en elle-même est peu soluble dans l’eau. C’est pourquoi, en anesthésie, elle est majoritairement utilisée sous forme de solide ionique (anions et cations), dit sel, pour une meilleure absorption. On constate deux sels principaux: le sulfate de morphine et le chlorhydrate de morphine. L’un est obtenu avec de l’acide chlorhydrique et l’autre avec de l’acide sulfurique, de l‘eau et de l’éther.
On peut les comparer à l'aide d'un tableau :
Les curares :
Les curares sont d'autres médicaments utilisés en anesthésie.
Ils sont injectés dans l'organisme par voie intraveineuse et agissent en arrêtant la transmission des messages nerveux aux muscles. Ce médicament permet alors un relâchement musculaire, afin que le chirurgien puisse opérer sans être perturbé par des contractions involontaires du patient. Il est aussi efficace lors de l’intubation trachéale pour immobiliser les cordes vocales.
L’utilisation de morphine en parallèle est primordiale car le curare provoque une sensation d’angoisse chez le patient. Les curares sont également connus en tant que poison. Ils sont conservés dans des températures entre 2°C et 8°C.
Les curares sont des substances végétales issues de lianes d’Amazonie. Ils sont constitués d'alcaloïdes de différentes plantes dotées d'une action puissante et souvent toxique sur l'organisme.
Il en existe deux types : les dépolarisants et les non dépolarisants.
Les dépolarisants :
Le seul curare dépolarisant utilisé de nos jours dans la médecine est la succinylcholine/suxaméthonium (ou Célocurine®, Anectine®). Il mime l’action de la molécule d’acéthylcoline en se fixant sur les récepteurs cholinergiques (récepteurs agissant sur le système nerveux). Cela entraine une dépolarisation (inversion du potentiel électrique) et ainsi une contraction du muscle. Cependant, le curare empêche au système nerveux d’envoyer des messages aux muscles et donc évite tout mouvement. Il n’est également pas repéré par l'organisme et donc pas éliminé.
La structure chimique de ce curare est mince, c’est pour cela qu’il est parfois appelé leptocurare. Ci-dessous la succinylcholine, de formule C14H30N2O4. Il agit au bout de 30s à 60s et dure pendant 6 à 11 min.
Les non dépolarisants :
Contrairement aux dépolarisants, les curares non dépolarisants ne miment pas l’action de l’acéthylcoline mais la remplace et la bloque en se fixant aux récepteurs. Ainsi, le muscle n'est pas contracté mais décontracté. En revanche, comme il ne se fond pas dans le décor, il peut être éliminé par l'acéthylcoline. Ils sont également nommés pachycurares du fait de leur structure chimique épaisse.
La représentation moléculaire ci-dessous est celle du Vécuronium (ou Norcuron®). Sa formule est C34H57N2O4 . Il agit à partir de 3 à 5 min et sa durée d’action est d’environ 30-40 min.
Après injection de curares, la pression artérielle chute, notamment à cause de l’immobilisation des veines dans les membres.
Les hypnotiques :
Les hypnotiques sont des agents anesthésiques qui permettent la perte de conscience du patient pour que ce dernier soit endormi lors de l’opération. Les hypnotiques jouent donc un rôle de somnifères sur le corps.
L'administration de l'hypnotique doit être synchronisée avec celle de la morphine pour que la potentialisation soit maximale.
Ces produits agissent au niveau de la neurotransmission.
De telles réactions de l’organisme provoquent une modification du rythme cardiaque, de la pression artérielle, et la libération des hormones du stress (adrénaline).
Les agents anesthésiques intraveineux sont utilisés lors de la phase initiale de l'anesthésie (induction) et sont administrés de façon continue durant toute l'anesthésie (entretien).
La profondeur de l’anesthésie est liée à la concentration des agents hypnotiques dans le système nerveux responsable du sommeil.
On peut comparer les différents types d’hypnotiques grâce au tableau ci-dessous :
Ainsi, il existe de nombreux agents anesthésiques qui permettent en partie le bon déroulement de l'intervention. Chacun possède un rôle précis afin que le patient soit opéré dans des conditions optimales.